Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France depuis le 1er novembre 2003 et membre, à ce titre, du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), répond, dans un entretien à Libération, aux politiques français qui ont fait de la critique de la politique monétaire l'un de leurs thèmes de campagne. Christian Noyer a aussi été, entre 1998 et 2002, vice-président de la BCE.
La chasse aux banquiers centraux est ouverte, si l’on en juge par les propos peu amènes à votre égard des deux favoris à l’élection présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, qui s’accommodent mal de votre indépendance et de votre politique monétaire.
L’indépendance des Banques centrales est un choix démocratique et, dans le cas de la France, ce choix a été confirmé par le référendum sur le traité de Maastricht, en septembre 1992. Cette indépendance n’a pas été instaurée pour que la Banque centrale fasse n’importe quoi mais afin de mettre la politique monétaire à l’abri des aléas et des pressions du moment. Je ne sais pas très bien pourquoi ce débat existe en France et rien qu’en France. Nos partenaires ne comprennent pas... Peut-être sommes nous moins habitués que d’autres pays à l’existence d’autorités certes nommées par le pouvoir politique avec un mandat clair fixé par le Parlement mais indépendantes pour le remplir.
L’indépendance des Banques centrales est-il un modèle universel ?
Absolument. Le FMI ne recense que quelques pays non dém