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Libération

«Le manque de moyens nous mine»

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publié le 24 janvier 2007 à 5h37

Nairobi correspondance

«La société civile tchadienne est jeune. Après le multipartisme de 1990, nombre d'associations ont commencé à éclore. Mais nous restons sous l'emprise d'une trop forte politisation. Face aux compromissions de l'opposition politique, c'est nous qui avons fini par jouer un rôle de contre-pouvoir et, parfois, avec une attitude trop radicale, qui nous a finalement desservis. Le mouvement des ONG a pris de l'ampleur avec les négociations sur le pétrole et le pipeline Tchad-Cameroun en 2000. C'est là que nous avons compris ce qu'était un combat à long terme, et la nécessité de former un véritable réseau. Mais nous avons aussi été victimes du manque de clartédu gouvernement et de sa naïveté face aux multinationales.

Quand un ministre et son adjoint venaient discuter des conditions de l'exploitation du pétrole, on trouvait une quinzaine de personnes compétentes côté Cameroun, qui défendaient aussi les intérêts de la population. Au Tchad, nous avions difficilement les informations pour nous coordonner et adopter une position commune. Nous avons beaucoup lutté contre les effets néfastes sur les populations (maladies dues à la poussière soulevée par les véhicules) et pour obtenir des indemnisations pour les paysans expropriés, mais ce sont des combats à court terme. Nous devons travailler sur la longueur, mais certainsn'en voient pas l'intérêt. Ils ne songent plus qu'à régler les problèmes quotidiens.

Le manque de moyens nous mine. Le Cilong, Centre d'information et