«Les fraudes grossières» de Regina Rubens, qui n'ont pas «l'élégance de ses collections», selon l'expression de la procureure Chantal Leiris, lors de l'audience du 24 octobre, ont été sanctionnées. Accusée avec son ex-directrice générale d'avoir truqué ses comptes, la styliste et créatrice de mode, ex-patronne du groupe Regina Rubens, a été condamnée lundi à dix-huit mois de prison avec sursis, ainsi qu'à une amende de 250 000 euros. Séverine Chapelier, son ex-collaboratrice, s'est vu infliger une peine avec sursis équivalente, ainsi qu'une amende de 160 000 euros.
Ces condamnations étaient attendues : les deux femmes ayant reconnu leur culpabilité, le tribunal a grosso modo suivi les réquisitions du parquet. Et, à première vue, il s'agit de peines plutôt légères, les sommes à verser étant confondues avec les amendes déjà infligées par la COB (Commission des opérations de Bourse). Sauf que le tribunal a accordé une attention particulière aux actionnaires lésés, qui avaient investi sur la foi des faux bilans publiés. Partie civile, LV Capital, filiale de LVMH, qui avait pris une participation de 3,6 millions d'euros en 1999, s'est vu accorder 1,5 million d'euros en réparation de son préjudice. Et les petits porteurs n'ont pas été oubliés. Certains ont vu leur préjudice estimé à la moitié de la valeur d'acquisition des titres, d'autres à la différence entre le prix d'achat et le cours au 20 octobre.
Au total, la somme est peu importante, vu le faible nombre