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Libération

Retard à l'allumage pour les betteraviers

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publié le 25 janvier 2007 à 5h39

Un coup pour rien au pays des rois de la betterave. Hier, la Commission européenne a décidé de reporter sine die sa décision très attendue de faire passer de 3,5 % actuellement à 5 % puis 10 % la part de l'éthanol contenu dans le carburant des voitures. Une aubaine en vue pour la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), qui commence à s'impatienter sérieusement : «Nous avançons, mais à petit pas», déplore Alain Jeanroy, secrétaire général de la CGB, qui se verrait bien en champion des biocarburants. Pour lui, il y aurait plutôt urgence. Car le bon vieux sucre, principal débouché des betteraviers depuis l'après-guerre, ça eut payé. Las ! la Commission européenne et l'Organisation mondiale du commerce se sont mises d'accord en 2005 pour faire baisser le prix du sucre acquitté par les consommateurs en déréglementant le marché. Avec à la clé une baisse des subventions publiques et un changement du régime de quotas, jusqu'ici très favorable aux planteurs de betteraves. «A cause de cette réforme, le revenu des producteurs de betteraves a baissé de 20 % l'an dernier, et les surfaces emblavées pour la production de sucre se sont rétrécies de 14 %», se plaint Alain Jeanroy.

Traitement. Déçus par le sucre, les planteurs de betteraves croient désormais dur comme fer aux biocarburants, portés par la vague du développement durable et des économies de pétrole : 20 000 hectares de terres sont donc passés ces derniers mois d'une production de sucre à un