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Libération

Des causes et des couacs

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Le rendez-vous alternatif s'est révélé convaincant sur le fond, moins sur la forme.
publié le 27 janvier 2007 à 5h42

Nairobi envoyé spécial

Le Forum social mondial, c'est un peu «nouvelles frontières». Pas la critique, trop facile, d'une jet-set internationale qui se pencherait sur la façon de déconstruire un monde inéquitable et d'en construire un autre qui tarde à naître. Plutôt le challenge, délicat, de vouloir déplacer géographiquement son énergie et son impulsion, pour disséminer ses révoltes et ses réseaux. A sa manière, brute de décoffrage, la Kényane Wangari Maathaï, prix Nobel de la paix en 2004, résume l'affaire : «Des gens sont venus avec rien, mais rentreront chez eux inspirés. Au lieu de se lamenter, ils feront quelque chose. Quand vous travaillez sur la pauvreté, vous pouvez vous décourager. Mais cela change quand vous rencontrez des gens qui ont le même but ; quand vous savez que vous n'êtes plus seul.» Et que les processus de ce genre d'«université anarchique», pour reprendre le mot d'un de ses initiateurs, peuvent produire des résultats. Tangibles. Un effet vague, à défaut d'un tsunami...

Feuille de route. Apôtre du «non-encroûtage institutionnel du FSM» et animateur brésilien de l'éclosion des mouvements sociaux, Chico Whitaker estime que ce premier FSM sur la terre africaine (Bamako, l'an passé, était l'un des trois lieux de convergence) a tenu la feuille de route : «Densifier le tissu de la société civile et mieux articuler les luttes et les alternatives. Malgré les insuffisances notoires.» Ces insuffisances, les 50 000 participants ­ à compare