Bordeaux correspondance
Le rond-point n'est pas encore terminé. Pour accéder aux bâtiments, il faut slalomer entre engins de chantier et nids-de-poule. Mais l'immense sculpture moderne est déjà en place. Plantée au bord de la route, l'oeuvre de Susumu Shingu une sorte d'éolienne orange de 15 mètres de haut semble annoncer toute l'ambition et la singularité du lieu. Philippe Raoux, mordu d'art contemporain, est aussi l'héritier d'une grande famille du négoce bordelais et le propriétaire de quatre domaines viticoles.
Inox. A Arsac, à 30 kilomètres de Bordeaux, il a investi 20 millions d'euros en fonds propres pour créer la première winery française : un immense complexe d'oenotourisme, dont l'ouverture est prévue début mars. Le personnel a emménagé depuis le 2 janvier. Les bureaux historiques du quartier des Chartrons à Bordeaux ont été vendus. Et les ouvriers s'activent pour boucler le chantier. «On a basculé sans transition du XIXe au XXIe siècle, plaisante Yves Bentoux, le secrétaire général qui fait la visite. On est passé de la tradition et des caves voûtées à l'ouverture au monde, au métal et à l'acier.»
Les 12 000 m2 de bâtiments ont été conçus tout en transparence. Ici, des structures légères noyées de verdure pour servir d'ombrières ; là, de vastes serres en inox et en verre, largement ouvertes sur la lande médocaine ; 26 hectares de terrain ; trois lacs artificiels. Le propriétaire a vu grand. Il a surtout pensé très finement son concept. «La