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Libération

«Chômage en France, esclavage en Chine»

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par Adrien MAJOUREL
publié le 29 janvier 2007 à 5h42

Un pique-nique contre les délocalisations devant l'Assemblée nationale, mercredi dernier. Près de 300 personnes lancent des slogans dans le froid, sautillent au milieu des banderoles «chômage pour les uns en France, esclavage pour les autres en Chine.» En ambiance musicale «pas de détails, tous du bétail» à fond les baffles. C'est la première fois qu'il y a une telle coordination entre les syndicats du textile. C'est également la première fois que Dim, Well et Arena connaissent des plans sociaux en même temps.

Loukili lui aussi a froid mais il est déterminé. Bonnetier chez Well, il fait partie des 300 emplois supprimés sur les 438 de l'usine du Vigan (Gard). «Je suis là pour revendiquer mon droit à travailler pendant que d'autres prennent leur profit. Ça devient usant, ça arrive aux autres et puis un jour c'est ton tour. À force de mettre les gens dans la rue, on va droit vers une révolution.» Le fond d'investissement mis en cause est Natixis. Par solidarité certains de ses employés syndiqués sont présents pour «dénoncer des nouveaux produits financiers qui menacent les emplois» et notamment la technique du LBO, «licenciement bien organisé» plaisante l'un d'entre eux.

Devant une banderole le «tsunami Arena noie 169 salariés», Francisca explique : «Mi-juillet, des fonds d'investissements italiens sont entrés dans le capital. Depuis, l'ambiance était insupportable. On nous demandait toujours plus et on s'exécutait car on avait peur po