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Libération

Salaire amputé pour maladie

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Conseil des prud'hommes de Paris, section des référés.
publié le 29 janvier 2007 à 5h42

Il marche, rebond abdominal en avant. Chemise rose pâle, veste lie de vin, pantalon ample. Un physique de deuxième ligne de rugby à la retraite. Marc est commercial, dans l'âme et dans l'attitude. Devant le conseil des prud'hommes, il n'a besoin de personne pour vendre son affaire. En face, la juriste de la société a l'air de se demander ce qu'elle fait là.

Le salarié réclame «en salaires et en indemnités», de 2003 à 2005, 5 141 euros. «Le reste a été régularisé», explique-t-il. Ce n'est pas la première fois que Marc se retrouve aux prud'hommes, son dossier a déjà été renvoyé deux fois pour défaut de l'entreprise. «J'ai essayé à maintes reprises de trouver une solution amiable et raisonnable», explique Marc, l'air affecté. «Je n'ai pas été informée et je n'ai pas le souvenir que l'affaire ait été renvoyée», balaie la juriste. «Tss, pfff...», s'exclame Marc. «Attendez, ça ne se passe pas entre vous !» tonne le président. Marc a été embauché en 2002, «le contrat écrit est dans le dossier», mentionne-t-il, pédago, «comme cadre commercial avec un salaire fixe assorti de commissions pour les contrats que je ramène à la boîte». Marc a dû s'absenter pour maladie, absences justifiées par des certificats médicaux. «Et puis, après la maladie, il y a eu des périodes de convalescence», insiste la juriste. Et Marc pendant ce temps-là n'engrange aucun contrat. «Je ne veux pas être vulgaire, insiste-t-il, mais je leur