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Libération

La boucherie sans coeur de Père Dodu

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La destruction pure et simple de 97 136 euros de viande provoque l'indignation des salariés.
publié le 1er février 2007 à 5h47

Les salariés les plus modestes du groupe Doux n'en sont toujours pas revenus. Le 15 janvier , la direction de Père Dodu, une filiale du roi du poulet installée à Quimper (Finistère), décide de passer par pertes et profits quelque 44 tonnes de jambon de poulets et de jambons de dindes dont la date limite de consommation (DLC) serait arrivée à son terme. Au total, ce sont 29 753 kg de dinde à 2,182 euros le kilo et 14 453 kg de poulet à 2,229 euros le kilo, tous conditionnés en barres de 18 kg, d'un mètre de long et de 25 centimètres de diamètre pour une valeur totale de 97 136 euros qui sont purement et simplement détruits. «On ne pouvait rien en faire, il était impossible de congeler ces barres», affirme la direction de Père Dodu pour se justifier.

SDF. Mais la pilule a du mal à passer chez les syndicalistes CFDT et CGT du groupe, qui n'arrivent pas à comprendre que cette viande n'ait pas connu un meilleur sort en terminant dans leur estomac ou dans ceux des plus pauvres et autres SDF. D'autant qu'à Noël, l'intersyndicale de Père Dodu avait réclamé à sa direction qu'elle consente à offrir gracieusement aux salariés de la maison un classique panier de Noël propre à enjoliver l'ordinaire du réveillon : «Normalement, c'est la tradition chez nous. A chaque fin d'année, la direction nous offrait un petit panier contenant quelques douceurs et quelques chocolats. Cette année, malgré plusieurs demandes, ils ont refusé, arguant qu'il fallait faire des économies», expliqu