Anciens exposés à l'amiante, les ex-dockers ont droit à l'Allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante (Acaata). Dans le cas de ces intermittents rémunérés à la journée, aux revenus variables, comment la calculer ? Une loi de 1998 indique qu'elle est «fonction de la moyenne des salaires mensuels de la dernière année d'activité». Une circulaire de 2000 ajoute qu'«en cas d'activité discontinue, les périodes travaillées sont prises en compte jusqu'à totaliser 365 jours de paie». En 2001, la Cram se gratte la tête. Le ministère des Affaires sociales lui propose un calcul qui reconstitue un salaire mensuel au prorata, à partir de rémunérations journalières. «Or, on a mal calculé l'assiette», indique Me Michel Ledoux, avocat des ex-dockers de Dunkerque. «Les calculs sont faux, ce n'est pas moi qui le dis, mais un chercheur en mathématiques de l'université de Jussieu.»
La démonstration tient en une page. On en garde la conclusion: la formule ministérielle «est erronée, car elle fait comme si il y avait 365 jours travaillés par an», or les dimanches sont fériés, mais non payés aux dockers. «Ils ont oublié de proratiser les dimanches», résume l'avocat.
Or plus le nombre de journées travaillées est faible, plus l'erreur est visible. L'activité du port de Dunkerque était réduite en 1992 et le port a accumulé des jours de grève. Voilà pourquoi les Dunkerquois sont les seuls à râler. «On ne va pas révolutionner le d