Ceci est un petit communiqué d'Exxon Mobil Corporation, daté du 1er février 2007. «Les dividendes de la société nous permettent de partager notre succès avec nos actionnaires depuis plus d'un siècle, et le montant des dividendes annuels versés à nos actionnaires a augmenté de façon continue pendant vingt-quatre années consécutives.» Le pétrolier texan est vraiment trop modeste. Il est vrai qu'un communiqué façon : «La société a réalisé en 2006 un bénéfice net record de 39,5 milliards de dollars, un record dans l'histoire de l'économie américaine, un record tout court dans l'histoire du capitalisme, un record précédemment détenu par... notre société en 2005», aurait peut-être paru un chouïa pompier.
Quoi qu'il en soit, la multinationale aura sans doute du mal à éteindre la polémique qui ne va pas manquer de resurgir sur la façon dont elle a amassé ce trésor, et sur ce qu'elle compte en faire... Certes, Exxon peut toujours assurer qu'elle affiche le plus gros bénef, mais qu'elle n'est pas la plus rentable. Rien à voir avec le monde si douloureux des big pharmas, ces labos qui, comme Pfizer, s'offrent 19,5 milliards de bénéfices en 2006 pour un chiffre d'affaires de 48,5 milliards tout en annonçant, le même jour, la suppression de 10 000 emplois, 10 % des effectifs...
60 dollars par humain. Et pourtant : 377 milliards de chiffre d'affaires, cela représente 60 dollars par habitant sur la Terre. C'est dire l'empreinte du pétrolier sur le monde, et sur ses pou