Il n'y a pas de petits profits, encore moins de petites économies. Y compris quand il s'agit d'éviter que des dollars n'aillent se perdre dans des réparations jugées indues. C'est ainsi que dix-huit ans après le naufrage de l'Exxon Valdez en Alaska, Exxon Mobil pourrait bien saisir la Cour suprême des Etats-Unis.
«Dommages punitifs». Le 22 décembre, la cour d'appel de San Francisco a pourtant ramené de 4,5 à 2,5 milliards de dollars l'amende infligée à la multinationale... Oui, estiment les juges, elle est bien responsable d'avoir, ce 24 mars 1989, contaminé plus de 1 930 kilomètres de côtes avec 50 000 tonnes de pétrole brut. Mais oui, aussi, la demande d'indemnisation des 32 000 pêcheurs serait trop élevée par rapport aux «dommages économiques». Pourtant, Exxon grince des dents. Le groupe pétrolier avait plaidé pour ne pas être condamné à des «dommages punitifs» supérieurs à 25 millions de dollars...
Un poil mesquin. D'autant que, d'après une étude de l'administration océanique américaine, 77 tonnes souillent encore la baie. Et, à raison d'une diminution de 4 % par an, l'Exxon Valdez devrait encore longtemps hanter les côtes de l'Alaska. Insignifiant selon Mark Boudreaux, un des porte-parole d'Exxon. Il en appelle à «350 rapports indépendants» selon lesquels «rien ne permet de prouver que le naufrage a toujours» un impact sur l'environnement, dont, cela va sans dire, Exxon est un indéfectible défenseur.
Des «experts indépendants»,<