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Libération
Interview

Questions à Alain Philippe, directeur du bureau interprofessionnel du Cognac

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Il commente l'intérêt des investisseurs russes pour les maisons de Cognac. Plusieurs d'entre elles seraient en pourparlers à commencer par la maison Croizet-Eymard . En juillet 2006, le groupe moscovite MVZ a mis la main sur les cognacs Jenssen. En 2004, le géant de la vodka, KIN, a racheté une vingtaine d'hectares.
publié le 5 février 2007 à 5h51

Y a-t-il un marché parallèle du cognac en Russie ?

La législation n'y est pas la même. Le pays autorise les brandys et les eaux-de-vie de vin à être étiquetés «cognac» en cyrillique. On se retrouve donc avec la même appellation pour deux produits différents. Aujourd'hui, le marché officiel représente 4,7 millions de bouteilles. Il a été multiplié par sept en sept ans. Et ce pays est devenu le sixième importateur de cognac. Mais les produits usurpés progressent encore bien plus largement que nous. Ils ont connu une croissance astronomique. Notre objectif est donc de faire changer la législation, pour combattre toutes ces contrefaçons. Mais avec des marges énormes, la mafia y a pris des intérêts, et c'est un combat très difficile.

Comment se positionnent les nouveaux investisseurs ?

Pour l'instant, nous ne connaissons pas leurs motivations. S'ils produisent du vrai cognac et ne vendent que ça, c'est très bien. Il est tout à fait normal que des étrangers investissent dans le cognac, on ne peut pas s'en offusquer, puisque 96 % de la production part à l'export. Par contre, s'ils viennent juste racheter quelques hectares pour justifier de l'appellation et s'en servir sans réserve, alors c'est dramatique.

Quels sont les moyens d'éviter les contrefaçons ?

Nous allons être très vigilants. Et nous espérons que les nouveaux venus nous aideront à protéger le produit, en participant à modifier la législation russe. On réfléchit par ailleurs à rendre obligatoire le certificat cognac pour toute