Et si dans la noce entre Alcatel et Lucent, l'équipementier français avait été dupé par son fiancé ? Le chiffre de 15 000 à 20 000 suppressions de postes, publié sur le site expansion. com, qui cite des «sources industrielles», a provoqué hier un gros choc en interne. «Si ce chiffre est vrai, cela voudrait dire que le mariage Alcatel-Lucent est une catastrophe», réagit Alain Hurstel, secrétaire CFDT du comité européen. Même émoi de Jean-Baptiste Triquet, responsable syndical de l'équipementier : à supposer que cela se vérifie, «cela veut dire qu'il y avait des trucs cachés» chez le partenaire Lucent. Et cela pourrait même poser, dit-il, «la question de la légitimité de la direction actuelle», Patricia Russo en tête, la nouvelle patronne de l'ensemble.
Depuis le mariage en mars dernier, les mauvaises nouvelles pleuvent. D'abord, une facture sociale, grand classique des fusions, fixée à 9 000 suppressions d'emplois. Puis, il y a quinze jours, un avertissement sur les résultats suite à un quatrième trimestre calamiteux, avec un recul de 16 % du chiffre d'affaires. La direction avait invoqué des équipes «très concentrées en interne» sur l'impact direct du rapprochement, et des clients attentistes. Et elle avait alors annoncé une cure d'économies (200 millions d'euros) en 2007 s'ajoutant au 1,4 milliard déjà programmé sur les trois ans à venir. Dans les rangs syndicaux, on sort les calculettes. Si ces 200 millions sont «gagnés» sur la masse salar