Le tribunal administratif de Paris vient de renvoyer la mairie de Paris dans les cordes, en lui ordonnant, hier, de différer la signature du contrat «panneaux contre vélos». Le marché public lancé par Bertrand Delanoë concerne la concession de 1 628 panneaux publicitaires contre la mise à disposition quasi gratuite de bicyclettes aux usagers parisiens. Il y a dix jours, le français Jean-Claude Decaux avait été désigné mieux-disant par la Commission d'appel d'offres (CAO). En dépit des réserves de son challenger, l'américain Clear Channel, qui avait pointé un «certain nombre d'irrégularités», la Ville de Paris entendait passer en force et signer le contrat coûte que coûte lors du conseil municipal du 13 février.
Absurde surenchère. Bertrand Delanoë, peut-être jaloux de son homologue socialiste de Lyon, Gérard Colomb, qui surfe depuis un an sur le succès populaire de ses 3 000 vélos en libre accès, tient mordicus à mettre en place son réseau d'ici à l'été, à l'occasion de Paris Plages. C'est mal parti : le recours initié par Clear Channel risque de reporter la signature Decaux de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois si sa procédure en référé se transforme en procédure au fond.
C'est une réponse du berger à la bergère. En novembre, Decaux avait fait annuler, devant le tribunal administratif, un premier appel d'offres, à l'issue duquel Clear Channel était largement mieux-disant, quels que soient les critères retenus (Libération du 31 janvier). Une fois