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Libération

Steve Jobs déverrouille la musique en ligne

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Après avoir opté pour les DRM, le patron d'Apple, leader des ventes, fait volte-face.
publié le 8 février 2007 à 5h55

L'histoire retiendra-t-elle que c'est Steve Jobs, le nouvel acteur archidominant de la musique à l'ère numérique qui, un jour d'hiver 2007, a donné le coup de grâce à ces verrous technologiques attachés aux fichiers musicaux que l'on appela DRM ? C'est un tout petit peu trop tôt pour le dire. Mais après la conversion à la vente de musique en ligne «sans capote» des labels indépendants (30 % de la production mondiale) et d'un nombre croissant de plateformes de téléchargement comme la Fnac ou Virgin en France, le ralliement d'Apple au camp anti-DRM pourrait sonner rapidement le glas de ces systèmes anticopie exigés par l'industrie du disque pour les protéger du piratage.

Arguments. Dans une longue lettre ouverte parue avant-hier sur le site d'Apple sobrement intitulée «réflexions sur la musique», l'inventeur de l'iPod appelle les majors à franchir elles aussi le pas et à autoriser le téléchargement de musiques sous des formats ouverts et non protégés comme le MP3. «Pourquoi les quatre grosses majors du disque [Universal, Sony BMG, Warner et EMI, ndlr] seraient-elles d'accord pour laisser Apple et les autres distribuer leur musique sans système de DRM ?» s'interroge-t-il. «Tout simplement parce que les DRM n'ont pas réussi, et ne réussiront jamais, à arrêter le piratage.»

Pour étayer sa démonstration, celui que beaucoup considèrent comme le premier bénéficiaire de l'introduction des DRM (Digital Rights Management, «gestion des droits numériques