Les salariés avaient raison de s'inquiéter. L’équipementier de télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé vendredi la suppression de 12.500 emplois en trois ans (2007-2009), un chiffre supérieur aux 9.000 initialement annoncés. Le groupe, issu de la fusion entre le français Alcatel et l’américain Lucent, a annoncé pour 2006 un bénéfice pro forma en nette baisse puisqu’il a été divisé par plus de trois, à 522 millions d’euros contre 1,67 milliard en 2005.
Alcatel-Lucent, qui veut marquer sa «confiance» dans la fusion, a décidé le versement d'un dividende de 16 centimes par action, le même que l'an dernier. Les suppressions d'emplois, qui toucheront l'ensemble des filiales du groupe à travers le monde, s'inscrivent dans le cadre d'un plan d'économies désormais de 1,7 milliard d'euros en trois ans, a précisé le groupe dans un communiqué. Le directeur financier, Jean-Pascal Beaufret, n'a pas précisé la répartition des suppressions d'effectifs par pays ni les dates auxquelles elles auront lieu. Ces plans sociaux doivent être communiqués aux Comités centraux d'entreprises (CCE) des filiales les 13 et 14 février, et au Comité de groupe France le 16 février.
L'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO) du groupe avait appelé dès jeudi «à un premier arrêt de travail de deux heures le 15 février» pour «dire non aux suppressions d'emplois programmées». «La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar