Le loup génétiquement modifié se presse à la porte des champs de maïs du Sud-Ouest. L'assemblée générale des 15 000 maïsiculteurs de la coopérative Euralis a exprimé mercredi son souci de passer enfin aux OGM. D'une part, pour ne pas rester absent plus longtemps du marché international : si l'Europe et la France en particulier n'entendent toujours pas se plier à cette technologie biologique, l'Espagne, au contraire, est grande consommatrice de ce type de céréale. D'autre part, pour oublier au plus vite la succession de deux années à moins 15 % de récoltes dues à des attaques massives de parasites.
Débordé. Le tabou anti-OGM devra-t-il céder aux appels du marché international ? Le président d'Euralis se sent un tantinet débordé, pris entre ses coopérateurs pro-OGM et le marché du maïs qui y est largement opposé. La coopérative, qui a son siège à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques, est un petit géant de la semence pouvant fournir 150 000 hectares de culture. Tenant le cinquième rang européen sur le marché, elle se contente pourtant aujourd'hui de 80 hectares de maïs OGM. «La demande devient pressante pour 7 000 hectares, estime Christian Pèes. A terme, c'est 50 000 hectares qu'il nous faudrait pouvoir fournir.» Le président d'Euralis tient à préserver de tout OGM son maïs doux pour la consommation humaine et son maïs-semence conventionnel à destination du marché national. C'est pour le maïs dit «maïs conso», pour l'alimentation animale ou à l'usage des p