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Libération

La prime au racisme

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publié le 12 février 2007 à 5h59

Michel, 35 ans, a été victime d'injure raciale. Et s'est fait virer.

«C'est une collègue qui m'a prévenue : un manager de ma boîte de logiciels informatiques m'aurait traité de "Sale négro". C'était il y a deux ans, elle ne m'avait d'abord rien dit. Mais, en avril dernier, elle a décidé de partir de l'entreprise et a lâché le morceau. J'étais moi aussi manager commercial, embauché dans la multinationale depuis neuf ans. Mes résultats ont toujours été très corrects, mes objectifs toujours dépassés. Je décide d'abord de ne pas faire de vagues, je signale juste à ma direction, par lettre, que j'ai été victime d'injure raciale, sans dénoncer mon collègue.

L'été passe, je reviens de vacances, le service commercial où je travaille a été réorganisé. On m'apprend que mon nouveau supérieur... sera désormais le collègue qui m'a insulté. Je dis immédiatement au service des ressources humaines que c'est impossible, que ça pose, je me souviens de mes mots, "un gros problème de confiance"... Et je demande à la DRH de mener une enquête interne sur l'affaire de l'injure raciale. En fait, l'échange a eu lieu entre deux collègues par messagerie informatique instantanée.

Aucune trace informatique n'est restée. Mais le collègue à qui il a envoyé le message informatique a témoigné de l'insulte devant la DRH. Le collègue raciste a nié avoir tenu de tels propos, mais, chose curieuse, il s'est aussi excusé. Résultat de l'enquête interne, quelques semaines plus tard, j'ai une réunion avec