(à New York)
En vingt ans à Sam's Club, une branche de Wal-Mart, Christine Kwapnoski a occupé à peu près tous les postes mal payés : caissière, agent de réclamation, agent de rayon, réceptionnaire, chef d'équipe en chambre froide. Mais ce n'est qu'au lendemain du dépôt de sa plainte pour discrimination sexuelle contre Wal-Mart, en août 2001 avec cinq autres employées, qu'elle a obtenu sa première promotion. Elle est passée chef du rayon boulangerie-pâtisserie. Une coïncidence ? «Ils ont voulu corriger le tir, mais c'était trop tard», explique cette quadra énergique qui élève seule ses deux ados dans la banlieue de San Francisco. «Je ne sais pas combien de fois j'ai demandé à être promue, mais je n'avais jamais de réponse, sans aucune explication. La plupart du temps, on n'était même pas au courant des postes vacants. Ça se décidait d'une tape sur l'épaule, dans le bureau du manager. Et quand on le savait, on se faisait passer devant par des hommes.»
Christine se souvient notamment d'une année où le poste de chef des chambres froides a été laissé vacant pendant des mois, bien qu'elle ait postulé. «On m'a dit qu'il avait été supprimé et je me suis retrouvée à faire le boulot sans le titre ni le salaire. Et puis, un beau jour, j'ai vu arriver un chef, comme par hasard un homme.» La direction n'a jamais dit qu'elle ne voulait pas d'une femme. «Mais c'est arrivé si souvent, qu'il n'est pas difficile de comprendre ce qui se passe», assure-t-elle. Encore a