Montpellier correspondance
Une quinzaine de vignerons ont fait irruption, hier, au beau milieu d'un conseil d'administration de la fédération des caves coopératives de l'Hérault (FCCH). Membres du collectif régional Paysans toujours, montés à Paris en tracteurs fin janvier pour plaider la cause viticole (Libération du 19 janvier), ils se sont plaint que le président régional des jeunes agriculteurs Guilhem Vigroux les a accusés d'avoir mis le feu à des bâtiments lui appartenant la semaine dernière. La discussion a ensuite dérivé vers la critique des syndicats agricoles, jugés inefficaces. «Ça sert à quoi de porter des revendications pendant deux ans si c'est pour aboutir à rien ? On n'en peut plus», a lancé un membre du collectif, d'autant plus mécontent que les syndicats traditionnels n'ont pas vraiment soutenu l'opération tracteurs.
Certaines des personnalités politiques rencontrées à Paris par ces « vignerons de base», comme ils se définissent, ont ainsi eu beau jeu de les renvoyer à leurs divisions internes. Depuis, Paysans toujours, qui ne se réclame d'aucun syndicat, cherche à «unifier le monde viticole». Parfois maladroitement. Ainsi ont-ils adressé une lettre de «convocation» aux responsables syndicaux locaux pour les réunir. Réponse cinglante des «convoqués»: «L'unité ne se décrète pas ; elle avance pas à pas et ne peut tenir compte d'éléments isolés et populistes.» Populiste, le mot a exaspéré le collectif, qui dénonce une coupure e