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Libération

Aéroports privatisés : les communes lésées

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La loi de 2005 priverait les municipalités de tout droit de regard. Exemple à Blagnac.
publié le 14 février 2007 à 6h02

Toulouse de notre correspondant

Bernard Keller ne veut pas travailler «pour les fonds de pension américains». Selon le maire (PRG) de Blagnac, commune d'Airbus et de l'aéroport de Toulouse, c'est pourtant bien la privatisation qui menace derrière la loi du 20 avril 2005 relative aux aéroports.Son article premier prévoit que l'établissement public Aéroports de Paris devienne une société anonyme. L'article 7 stipule qu'il en ira bientôt de même pour les «grands aéroports régionaux». Soit Marseille-Marignane, Lyon-Saint-Exupéry, Bordeaux-Mérignac ou Toulouse-Blagnac.

«Bras d'honneur». Le résultat de cet aménagement légal ne s'est pas fait attendre : un an plus tard, en juin 2006, la société anonyme Aéroports de Paris a été introduite en Bourse. C'est à l'horizon 2013, selon Bernard Keller, que les aéroports régionaux pourraient être «livrés au domaine privé».«Ce gouvernement est encore plus libéral que tous les libéraux réunis», observe-t-il. L'aéroport Schiphol d'Amsterdam vient d'abandonner ses projets de privatisation. Les Etats-Unis eux-mêmes gardent leurs aéroports dans le domaine public. «Parce qu'un aéroport est un élément stratégique majeur pour l'aménagement du territoire», relève le maire, qui veut croire que le «bon sens» peut encore l'emporter. Mais le temps presse. Le préfet de région vient de l'informer que Toulouse-Blagnac serait le premier aéroport à passer à la moulinette de la loi d'avril 2005. Laquelle prévoit aussi que