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Libération

L'UFC-Que choisir propose de pomper Total

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publié le 14 février 2007 à 6h02

Alain Bazot n'est pas du genre à renoncer facilement. Ni à s'en laisser conter par la plus grosse multinationale de France. Il y a un an, le patron de l'UFC-Que Choisir avait proposé l'idée d'une taxe exceptionnelle sur les mégaprofits réalisés par Total en 2005 ­ 12 milliards d'euros ­, un record absolu dans l'histoire du capitalisme français. «Démagogique», avait répondu le groupe pétrolier. «Il est urgent d'attendre», avait laissé entendre Thierry Breton. Et la proposition n'avait pas vu le jour. Cette année, nouvelle tentative. A la veille de la publication des résultats de Total ­ qui devraient être aussi énormes que l'an dernier ­, Bazot a relancé hier l'idée d'un impôt exceptionnel, chiffré à 5 milliards d'euros et payé sur cinq ans. Avec un nouvel élément à la clé : après examen des comptes de Total, il s'avère que les arguments avancés par la multinationale pour échapper à cette taxe étaient «fallacieux».

«Manipulation». «Total explique que seulement 5 % de ses profits sont réalisés en France, soit 600 millions d'euros, détaille Alain Bazot. Et que cela n'aurait aucun sens de lui faire payer une taxe sur des profits mondiaux. A priori, c'est un argument frappé au coin du bon sens. Sauf que cela procède d'une manipulation. Nous sommes en mesure de démontrer que les bénéfices réalisés en France par Total représentent 20 % de ses profits mondiaux, soit 2,5 milliards d'euros.» Le raisonnement, détaillé par François Carlier, directeur de