Lyon correspondance
«Recherche consultant en recrutement, profil école de commerce, [...], âge entre 28 et 35 ans.» Selon le tribunal de grande instance de Lyon, cette petite annonce est discriminatoire. Hier, pour la première fois en France, un juge a reconnu que donner une fourchette d'âge comme critère de recrutement s'apparentait à de la discrimination. Le tribunal a donné raison à un chômeur ayant porté plainte contre MRI 3FS, le cabinet auteur de cette annonce en 2004. Il a condamné la société à 500 euros d'amende avec sursis, au terme d'une procédure dite de reconnaissance de culpabilité (le fameux plaider coupable). Le directeur du cabinet de recrutement ayant reconnu qu'un de ses collaborateurs avait effectivement commis «une erreur». «Cette peine est symbolique mais elle est importante pour moi», explique le plaignant, Vincent de Rocher.
Sans suite. Il a 43 ans et déjà six années de chômage derrière lui au moment où il consulte cette annonce. L'année suivante, en 2005, il décide, avec six autres membres de l'association de chômeurs Apnée, de porter plainte contre des dizaines d'entreprises, cabinets de recrutement et sites Internet de recherche d'emploi, pour discrimination. Tous avaient publié ou diffusé des annonces imposant des limites d'âge aux candidats. Critère d'embauche interdit par le code du travail. Sur la quarantaine de plaintes déposées, l'immense majorité a été classée sans suite, bien que la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discr