Menu
Libération

Contre les génériques, les labos s'attaquent aux Etats

Article réservé aux abonnés
Novartis intente un procès à l'Inde qui veut copier son anticancéreux.
publié le 15 février 2007 à 6h04
(mis à jour le 15 février 2007 à 6h04)

La bataille pour les médicaments génériques se joue parfois dans les prétoires. Nouvelle illustration, aujourd'hui, devant la haute court de justice de Madras, en Inde, où s'ouvre ­ en appel ­ un procès crucial. Novartis somme l'Etat indien de breveter une nouvelle formulation du Glivec (anticancéreux), dont le premier brevet remonte à 1993. En 2006, la justice indienne avait débouté le géant pharmaceutique suisse, estimant que l'innovation n'était pas suffisante pour justifier un nouveau brevet.

Essentiel. L'enjeu est clair pour les ONG comme pour les associations de malades : défendre l'accès aux médicaments génériques, donc bon marché, aux pays du Sud. Le générique indien coûte 2 700 dollars par an, le même Glivec de marque revient dix fois plus cher en moyenne dans les pays riches. Et Novartis en a vendu pour près de 3 milliards de dollars en 2005... «La jurisprudence est attendue, et c'est une bombe potentielle, car derrière le Glivec, il y a 12 000 médicaments en attente d'être copiés pour sauver des vies», estime German Velasquez, qui défend inlassablement à l'Organisation mondiale de la santé l'accès aux médicaments aux pays du Sud.

La même mécanique judiciaire est à l'oeuvre, aujourd'hui aussi, aux Philippines, où l'américain Pfizer conteste à Manille la décision de lancer un générique de son Novarsc (utilisé en cardiologie), dont le brevet expire en juin. Mais le comble de la crise de nerfs de l'industrie pharma se passe en Thaïlande, où le