Le «vrai» chiffre du chômage serait de 8,9 % de la population et non de 8,6 % : c'est ce qui ressort d'une étude publiée hier par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Selon cette analyse (1), le nombre de demandeurs d'emploi en 2006 n'aurait pas baissé de 270 000 personnes, mais seulement de 181 000. Le 29 janvier, un collectif réunissant des associations de chômeurs et des syndicats (SNU-ANPE, SUD-ANPE, CGT- Insee), contestait les chiffres officiels. Baptisé «ACDC», les Autres chiffres du chômage, ce collectif estimait que les statistiques ne prenaient pas en compte un nombre croissant de demandeurs «radiés» ou «dégoûtés» qui ne s'inscrivaient pas à l'ANPE.
Un soupçon conforté par le report à l'automne de l'enquête emploi de l'Insee, qui, en mars de chaque année, corrige les premières estimations. Selon le Canard enchaîné, l'Insee s'apprêtait à relever de 0,6 % le taux de chômage. «Polémique stérile», «aberrante», s'indignait le Premier ministre, Dominique de Villepin, alors que les chiffres de l'ANPE, rendus publics le 30 janvier, faisaient apparaître une baisse de 20 300 demandeurs en décembre. De son côté la direction de l'Insee disait dans un communiqué embarrassé que le report de son enquête était lié à des problèmes «techniques».
Pour en avoir le coeur net, Matthieu Lemoine, économiste à l'OFCE, s'est livré à ce qu'il appelle un «calcul simple, à partir des créations nettes d'emploi, des sorties de formation