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Samsonite : les ex-salariés refusent de plier bagage

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publié le 16 février 2007 à 6h08

Hénin-Beaumont envoyée spéciale

Maryvonne en est à sa quatrième écharpe. «Ça déstresse.» Avec les autres, dans le local syndical, elle tricote. «Y en a une qui a pris ses aiguilles le premier jour, et les autres ont suivi.» Les cadres tapent une belote à l'accueil. Devant l'usine, des tentes blanches, prêtées par la mairie PC de Rouvroy, qui fournit aussi les sandwiches du midi. Ceux du soir, c'est la mairie PS d'Hénin-Beaumont, le café et le chocolat du matin, c'est le lycée professionnel, en face. Feu de palettes, de pneus, de bûches, une fumée noire qui se voit de loin. Bienvenue dans une usine dont la liquidation judiciaire a été prononcée hier, occupée par la moitié de ses 204 employés, l'ancienne usine Samsonite de bagages d'Hénin-Beaumont, devenue Energy Plast après avoir été vendue, en septembre 2005 par la marque américaine.

«Piège». Vendue, peut-être pas. Offerte ? Possible. En tout cas, cédée pour rien ou presque... avec une jolie dot de neuf millions d'euros versée aux deux actionnaires d'Energy Plast sous forme de subventions diverses, selon les syndicalistes. Ce que confirme le dernier directeur du site, toujours en poste, Michel Leclerc. Renée Ponthieu, déléguée CGT : «Ça coûtait moins cher que nous licencier tous. Un plan social, c'était entre 15 et 20 millions d'euros.» Deux fois plus que cette possible vente subventionnée (lire ci-dessous).

Samsonite légué à Energy Plast, c'est un cadeau empoisonné, selon Michel Leclerc. Un contrat de sou