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Libération

Trop de permis de polluer tue le marché

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Les entreprises vertueuses n'ont plus rien à gagner à revendre leur surplus de CO2.
publié le 16 février 2007 à 6h08

Le protocole de Kyoto est entré en vigueur il y a deux ans aujourd'hui. En guise de cadeau, la communauté s'offre la preuve qu'on ne peut pas lutter contre le réchauffement climatique en faisant confiance au marché. La tonne de CO2 s'échange désormais au prix ridicule de 1,30 euro. Autant dire que le système est en l'état totalement inefficace. Le marché s'est effondré car trop de permis à polluer étaient disponibles. «Or pour que le mécanisme soit efficace, deux conditions doivent être réunies : une plus grande visibilité dans le temps et un phénomène de rareté», analyse Christian de Perthuis, de la Caisse des dépôts. Une tonne chère permet aux vertueux de gagner de l'argent quand ils revendent leurs surplus de CO2 à ceux qui ont besoin d'acheter des droits à polluer. «L'outil n'est pas mort, la première période était un test», estime Christian de Perthuis. «Pour la deuxième période, on va resserrer les quotas.»

Fondé pour inciter les industries (papeteries, cimenteries, verreries...) à réduire leurs émissions de CO2, voilà que le système n'incite plus à rien, du moins pour la période 2005-2007. Le cours de ces certificats d'émissions varie en fonction de la météo, du prix de l'énergie, de la croissance et de la contrainte imposée par les gouvernements. Ceux-ci établissent chaque année un Plan national d'allocation des quotas (PNAQ), qui fixe les émissions tolérées de milliers d'installations industrielles. Or, pour la période 2005-2007, les gouvernement