Il s'agissait de «vaincre une malédiction». La semaine dernière, l'Assemblée nationale validait l'introduction dans le droit français de la fiducie (Libération du 8 février). Ce système de gestion des droits de propriété qui découple le propriétaire de ses biens s'inspire de ce qui se pratique au Liechtenstein avec l'Anstalt ou dans les pays anglo-saxons avec le trust. Autant d'outils qui fleurent bon l'évasion fiscale et les paradis fiscaux les plus opaques. La droite, à l'origine de la proposition de loi sénatoriale, avait balayé toutes ces accusations sur la fiducie. Allant même, sans rire, jusqu'à proclamer que les entreprises attendaient son introduction dans le droit français depuis 1789... Pourtant, le ministère des Finances avait mis les plus grandes réticences à ce changement juridique. Notamment parce que dans certaines conditions il permet d'échapper à l'impôt en plaçant dans la fiducie des biens soumis normalement à la fiscalité.
Limitée. Les rapporteurs du texte à l'Assemblée, le député UMP Xavier de Roux, et au Sénat, Henri de Richemont, s'étaient donc pliés avec une relative mauvaise grâce aux demandes de Bercy. La fiducie à la française devenait «neutre fiscalement» et surtout était limitée d'usage aux personnes morales, banques, ou assurances.
A gauche, Arnaud Montebourg, qui a bataillé contre le texte, soupçonnait que cette «fiducie à la française» n'était que le «cheval de Troie du capitalisme anglo-saxon le plus