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Le marché espagnol se met au rythme latino

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Boliviens, Colombiens, Equatoriens... Les Latinos ont émigré en masse ces dix dernières années. Dans un pays en pleine croissance, ils occupent les emplois délaissés par les autochtones.
publié le 19 février 2007 à 6h11

Madrid de notre correspondant

Profession de l'homme : ouvrier sur un chantier. Profession de la femme : concierge ou femme de ménage. Dans les années 50-60, c'était le profil type du couple d'Espagnols émigré en France. Aujourd'hui, ce sont les immigrés latino-américains en Espagne qui tiennent ces rôles ­ même si les femmes sont surtout nourrices. De Madrid à Barcelone, en passant par Valence ou Murcie, on est frappé par l'arrivée massive de ce «sang neuf» sur le marché du travail. A la fin des années 90, on ne comptait que quelques milliers de Dominicains et de Péruviens. Désormais, la présence latino est imposante. Au total, ils sont un peu plus d'un million, soit plus du tiers du nombre total d'immigrés. Si on y ajoute les personnes en situation irrégulière, la population latino en Espagne atteindrait 1,8 million de personnes, soit 4 % de la population totale.

Barmen, vitriers... Difficile de ne pas remarquer des Equatoriens ou des Boliviens sur un chantier. Les restaurants, les entreprises de messagerie ou les boutiques d'alimentation tenus par des Colombiens ou des Argentins se multiplient. Et rares sont les personnes âgées bénéficiant d'une aide à domicile qui ne soit pas latino-américaine. En l'espace d'une grosse décennie, les Latinos ont fait irruption dans des dizaines de secteurs d'activité. Et sont même majoritaires dans des professions progressivement délaissées par les Espagnols : ouvriers agricoles, maçons, serveurs, barmen, camionneurs, conducteurs de bus, mac