Menu
Libération

Alcatel-Lucent : Rennes sonné

Article réservé aux abonnés
Près de Rennes, la fermeture surprise de deux sites stupéfie les salariés, qui cherchent une explication.
publié le 23 février 2007 à 6h16

Rennes correspondance

La nouvelle est tombée la semaine dernière, par courrier électronique. Aussi brutale qu'incompréhensible. Outre les quelque 1 500 suppressions d'emplois annoncées en France (12 500 dans le monde), les deux sites rennais du groupe Alcatel-Lucent (205 salariés hautement qualifiés) allaient être rayés de la carte. «Jusqu'à mercredi dernier, 11 h 30 [heure à laquelle est tombé le mail, ndlr], on se sentait intouchables, raconte un ingénieur. C'est vraiment le truc auquel personne ne s'attendait.» Et pour cause. Alors qu'un bâtiment censé regrouper les deux entités sur le site de la technopole Rennes-Atalante sortait de terre, une partie de ces ingénieurs, regroupés sur le site de Cesson, près de Rennes, venait de mettre la dernière main à un produit promis à un bel avenir : le Media Gateway. Une nouvelle technologie destinée à rendre compatibles les différents réseaux de télécommunications.

Plein régime. «La suppression de notre site met en danger un produit en cours d'évaluation et déjà prévendu en Afrique, en Asie, en Europe de l'est, souligne Vincent Jacquemin, élu du personnel. La colère est d'autant plus grande que pendant plusieurs mois on nous a demandé de nous investir à fond en écourtant nos congés.»

Sur l'autre site rennais, qui développe des applications futures pour le téléphone mobile, c'est la même stupéfaction. «Nous avons mis au point un système, le Personal Ring Back Tone, qui compte une ving