De l'informatique et des ordinateurs, ils ont connu le modèle Goupil, avec les gros moniteurs aux écrans sombres posés sur des unités centrales rectangulaires. Une autre dimension, une autre époque, celle des bécanes encombrantes. Gérard, Bertrand, Pierre, Bernard ou Henry sont tous à classer dans la catégorie senior, ils assument, mais ont refusé son pendant d'inactivité professionnelle. Ils sont bénévoles dans la société Actif Ouest, société spécialisée dans le reconditionnement d'ordinateurs.
Pour ne pas finir à la retraite avec pour seuls horizons la pêche, les tournois de bridge et le gardiennage des petits-enfants, ils se sont tournés vers le bénévolat-dirigeant dans cette société qui emploie une douzaine de jeunes de 30 ans en moyenne, en contrat d'insertion. «Il y a plein de gens qui sont prêts à vous prendre dans leur boîte mais gratuitement !» résume Pierre d'Actif Ouest, 56 ans, en recherche d'emploi depuis trois ans. De fait, le taux d'emploi des plus de 48 ans n'a progressé que de 1 % entre 2003 et 2005 pour atteindre 40,5 %. C'est largement insuffisant note le Comité d'orientation des retraites dans un rapport publié en début d'année, avant d'insister sur la nécessaire amélioration de ce taux. Aujourd'hui, entre la discrimination à l'embauche et la concurrence des jeunes, un senior qui souhaite continuer à travailler a plutôt intérêt à être peu gourmand ou très astucieux (lire ci-contre).
Lunettes rondes. Les seniors d'Actif Ouest ont choisi le bénévolat,