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Libération

«Je ne me sentais pas usé»

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publié le 26 février 2007 à 6h18

«Je faisais partie des 830 employés de Metaleurop, licencié en mars 2003. A l'époque, j'avais déjà 48 ans, dont vingt-sept passés comme travailleur de force dans l'usine de plomb, comme agent de maîtrise en fonderie. Je souffrais du dos, mais je ne me sentais pas usé. Comme je n'avais pas toutes mes annuités, il me fallait retrouver un emploi. Avec le congé de conversion et les indemnisations, j'avais droit à 33 mois d'indemnités. Mais il était impensable pour moi de passer ensuite au RMI et d'attendre la retraite.

«J'ai envoyé plus d'une centaine de CV, partout dans le Nord - Pas-de-Calais. Mais chaque fois, on me reprochait mon âge. Je me disais que j'étais foutu. Il faut reconnaître aussi que je ne savais pas comment il fallait s'y prendre. Passer des entretiens, plier sa copie de concours pour masquer son nom lors des concours, c'était nouveau pour moi ! J'ai commencé à me former par moi-même, à acheter des méthodes préparant aux concours d'aide-soignant. Ce métier me trottait dans la tête depuis longtemps. Ma femme m'a poussé à bûcher. J'ai eu le concours et après mes douze mois de formation j'ai été diplômé : 13e sur 50.

«Quand il a fallu postuler pour trouver un service qui voulait bien m'engager, je suis encore tombé sur un os : l'hôpital qui m'avait pris en stage a refusé de m'embaucher car j'étais trop âgé. J'ai finalement été engagé à la clinique de Villeneuve-d'Ascq, pour les gardes de nuit. Je regrette d'être trop âgé pour faire les formations d'infirmier, je sera