Que peut faire l'Etat face à une multinationale qui décide de supprimer des milliers d'emplois ? Bien malgré lui, Alcatel-Lucent est en train de devenir un merveilleux exercice de travaux pratiques pour les candidats à la présidentielle. Président du conseil d'administration d'Alcatel-Lucent, Serge Tchuruk sait évidemment qu'il vaut mieux éviter d'annoncer un plan de restructuration en pleine campagne électorale. Mais les marchés financiers ont leurs exigences et leur calendrier. Des mauvais résultats, un secteur qui ralentit plus vite que prévu et voilà l'équipementier de télécom franco-américain «obligé» d'annoncer un plan social plus lourd que prévu, avec 12 500 suppressions d'emplois dans le monde, dont 1468 en France.
La réponse politique ne s'est pas fait attendre. En fin de semaine dernière, Gérard Larcher, le ministre de l'Emploi, évoquait la possibilité de suspendre le plan social. Hier matin, Dominique de Villepin en remet une couche devant le Conseil économique et social, en déclarant que «l'Etat jouera tout son rôle» dans cette restructuration, demandant notamment «de donner le temps nécessaire à la concertation sociale». Quasiment en même temps, au micro de RMC, le candidat Nicolas Sarkozy prenait à contre-pied le Premier ministre affirmant qu'il n'est pas «de la responsabilité d'un homme politique de donner une instruction pour suspendre un plan social. [...] Cela n'aurait pas de sens. Ça s'appelle de la démagogie ou du populisme». Porte-par