«Si on nous coupe les ailes, on ira à la grève très dure.» Hier, Yvonnick Dreno, secrétaire de la section FO de l'usine Airbus de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), n'était pas d'humeur à rigoler. La fédération métallurgique de FO, syndicat majoritaire à Airbus, a prévenu la direction générale de l'avionneur et par effet de ricochet tous les candidats à la présidentielle que, «si d'aventure les sites de Saint-Nazaire ou de Méaulte étaient fermés ou vendus, on prendrait ces mesures comme une déclaration de guerre». Ce matin à Toulouse, Louis Gallois, le patron d'Airbus et vice-président d'EADS, dévoile devant les syndicats du groupe les détails de son plan de restructuration Power 8, qui doit se solder par la suppression de 10 000 emplois sur les 56 000 que compte l'avionneur. Selon nos informations, l'ex-patron de la SNCF devrait bien confirmer les angoisses des syndicats français, en annonçant que les usines Airbus de Saint-Nazaire et de Méaulte seront bien cédées, comme deux autres usines allemandes. «On cherchera des partenariats de long terme avec un autre industriel», assure un proche du dossier.
Couperet. Hier, les salariés de l'usine de Méaulte (Somme) n'ont pas attendu de voir tomber le couperet pour débrayer. Dans l'après-midi, le mouvement est parti d'un atelier mécanique et s'est étendu à la totalité du site. A Saint-Nazaire, dans les deux usines d'Airbus, le travail continuait à un rythme ralenti. «Dans les ateliers, le coeur n'y est