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Libération

Les salariés du siège se voient épargnés par la future restructuration.

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publié le 28 février 2007 à 6h21

Toulouse de notre correspondant

Drôle de schizophrénie sociale chez Airbus à Toulouse. Où chacun des 11 000 salariés des chaînes semble craindre le pire pour tous, mais sans se sentir personnellement concerné. Ce métallo qui «accroche les ailes à la carlingue du 320» n'imagine pas comment l'avion pourrait voler si l'avionneur décidait de se passer de lui et de son travail. Mais il veut bien croire que «ça va être très, très dur pour les autres». Sans dire qui sont ces autres. «Je ne sais pas, moi, complète-t-il. Ceux de Saint-Nazaire, ceux de Méaulte ou eux, là-bas.» D'un mouvement de la tête, il désigne derrière lui le central entity, le siège d'Airbus à Blagnac. Des rumeurs ont rapporté, la semaine dernière, que 900 emplois sur 5 000 pourraient y être supprimés. «Mon emploi à moi ne peut pas disparaître ! s'exclame, de son côté, Jean-Claude, un commercial qui travaille justement au siège. A moins que le boss décide de produire des avions mais de ne plus les vendre.»

«Insupportable». Le délégué CGT Georges Daoud dit ne plus rien comprendre à l'affaire : «434 avions sont sortis des chaînes toulousaines en 2006. Il devrait y en avoir près de 450 cette année et les actionnaires veulent une réduction des effectifs...» La situation lui paraît irréelle. Elle nécessite, en tout cas, trop de calculs et de suppositions pour qu'Odile se fasse «des plans». «Mais, souffle-t-elle, ne pas savoir devient insupportable à vivr