Alain, 53 ans, coiffeur, est privé d'activité depuis 2004.
«J'ai commencé mon apprentissage à la fin des années 60, chez un coiffeur chevronné du Loiret. Je faisais, au bas mot, dix heures par jour. Il m'a tout appris. Je me souviens que l'on ne touchait pas la tête d'un client avant de parfaitement maîtriser les outils et la technique ; pour ça, nous nous entraînions sur des mannequins. J'ai fait sept ans chez lui, jusqu'à mon service militaire, en 1974. A mon retour, il m'avait trouvé une place dans le plus chic des salons d'Orléans. Là-bas, j'ai retrouvé Jacky, un ami. Nous coiffions tous les notables : avocats, notaires, dentistes, élus... Il fallait se faire sa clientèle car, à l'époque, on était payé à la coupe. Je suis parti de zéro pour arriver, au bout de quelques mois, à en fidéliser suffisamment pour vivre correctement. Tout s'est bien passé jusqu'en 1987, quand le salon a été racheté par une banque. Jacky et moi avons été licenciés deux jours avant Noël. Nous avons alors décidé d'ouvrir notre propre salon. Moi, je n'avais pas le brevet professionnel, obligatoire pour se mettre à son compte, juste un CAP et une bonne expérience. Jacky, lui, avait son brevet. L'affaire a été florissante pendant une grosse dizaine d'années. Au début de l'année 2000, nous avons eu quelques problèmes financiers. Il faut dire que les premières années, nous avons carburé sec. Ensuite, il a fallu payer un max d'impôts...
En 2002, Jacky a pris sa retraite. Je me suis tourné vers la Chambre