Londres de notre correspondante
Pour Helen Mirren (61 ans), la 79e soirée des oscars marque le triomphe d'une carrière très british. Récompensée pour sa performance dans The Queen, où elle joue le rôle de la reine Elizabeth II, elle a battu au poteau l'Américaine Meryl Streep et l'Espagnole Penelope Cruz, mais aussi deux de ses deux compatriotes, Kate Winslet et Judi Dench. Avec un record de vingt et une nominations, jamais le cinéma britannique n'a été aussi bien représenté à Hollywood, attestant d'une industrie en plein boom. Vingt-cinq ans après le triomphe des Chariots de Feu aux oscars, la prédiction de son réalisateur Colin Welland («Les Britanniques débarquent») semble s'être enfin matérialisée.
Déductions. Et si Helen Mirren n'a pas manqué de louer la «noblesse d'esprit» de la reine, qui a permis qu'on l'incarne et que Buckingham Palace ne cherche à interférer, les professionnels britanniques se tournent, eux, vers un champion plus surprenant pour expliquer cette série de succès : le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown.
Certes, la Grande-Bretagne n'a jamais manqué de talents et a toujours su préserver son identité cinématographique, qu'il s'agisse des films d'auteurs de Ken Loach ou Stephen Frears, ou de superproductions telles que la série des James Bond. Reste que c'est la politique de Gordon Brown, qui a introduit début 2006 un nouveau système de déduction fiscale très favorable, tant au cinéma d'auteurs qu'aux gros studios hollywoodie