Le « feu d'artifice » syndical annoncé a des airs de pétard mouillé. Trois milliers de capuches et de parapluies, deux ou trois pétards, quelques slogans demandant, entre deux rafales de vent, à l'ex-Pdg Forgeard. de rendre le pognon et le retrait du plan Power 8, les prises de parole de chaque syndicat et c'est tout. A Saint-Nazaire, sous une pluie battante qui a sans doute douché quelques ardeurs, la manifestation des salariés d'Airbus aura été calme et expédiée en une heure et quart« Les cartes sont posées, le mouvement est tardif et la casse certaine, soupire Eric Bodinier, embauché il y a trois ans au service coordination logistique. On a célébré Airbus comme une image véhiculant la réussite de l'Europe, on nous a demandé de bosser, bosser, bosser, toujours à fond, et maintenant on nous dit : "Vous avez pris deux ans de retard !" Faut pas nous prendre que pour des cons ! ». Son collègue Franck Minier est du même avis : « On est des vagues d'embauche d'après la privatisation. On est entré dans une entreprise merveilleuse, qui avait des profits, un dynamisme, des produits innovants, et on nous dit maintenant que c'est relativement fragile. On ne comprend pas. »
La petite marée de capuches bleues, des drapeaux syndicaux trempés, de parkas portant le sigle d'Airbus et des sous-traitants marche jusqu'à la mairie avec quelques pauses sous les auvents de la galerie commerciale pour attendre des collègues. « L'usine de Saint-Nazaire et ses 900 salariés, on sait même
A Saint-Nazaire, «fiers d'être Airbus, mais fiers d'être dans la rue»
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par Nicolas de La Casinière
publié le 6 mars 2007 à 7h00
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