Les marchés traversent une zone de turbulences. Après voir atteint des sommets depuis six ans, les Bourses connaissent un trou d'air, à l'instar des places européennes qui ont connu, la semaine passée, leur plus fort recul en quatre ans et fini dans le rouge hier (-0,73 % à Paris). Le scénario d'un soft landing (atterrissage en douceur) de la croissance planétaire pourrait se voir démenti. Les inquiétudes sont nombreuses. Il y a le ralentissement américain. Victime, en premier lieu, du dégonflage de la bulle immobilière, qui pourrait bien entraîner une cascade de faillites individuelles sur le marché des prêts immobiliers. Une tendance illustrée par New Century 3e banque de crédit immobilier à risque qui fait l'objet d'une enquête fédérale sur des «erreurs» comptables destinées à masquer l'ampleur de ses pertes.
Il y a aussi la surchauffe de la Chine illustrée par les records de la Bourse de Shanghai. Un krach de celle-ci (comme l'a prédémontré le trou noir de la semaine dernière), et la Chine, qui injecte des centaines de milliards de dollars dans les fonds d'Etat américains, pourrait se voir contrainte d'utiliser ce cash pour colmater des brèches. Et ébranler un système financier précaire.
Il y a enfin ce contexte général de volatilité. Et les risques que font peser ces fonds très spéculatifs type hedges funds. La pratique du carry trade, consistant à emprunter de l'argent là où les taux d'intérêt sont bas comme à Tokyo pour le placer sur des devises