Abou Dhabi envoyée spéciale
Près d'un milliard d'euros. Le contrat final entre la France et Abou Dhabi pour la création d'un Louvre dans l'émirat avoisine cette somme colossale. «Vous trouvez que c'est cher pour une marque pareille ?» se demande un esprit un peu chagrin, qui s'interroge sur la démarche qui consiste à vendre sous la forme d'une concession de trente ans la marque des Beaux Arts la plus prestigieuse au monde à un tout petit Etat. Une concession exclusive pour Abou Dhabi, qui s'engage à ne pas utiliser la marque dans les pays de la région. L'affaire est faite et il n'y a plus à y revenir. Décomposition d'un montant astronomique.
Le Louvre a vendu son nom pour 400 millions d'euros... 400 millions qui lui reviennent entièrement pour des investissements en laboratoires, restaurations des réserves, ouvertures de salles, sans que cela se traduise par des réductions budgétaires de l'Etat en faveur du musée. Les prêts d'oeuvres provenant de collections de tous les musées français (pour une période de dix ans) représentent un revenu de 190 millions d'euros pour les établissements prêteurs. Et puis il y a les expositions que la France s'est engagée à organiser (quatre par an, dont une grande internationale). Une prestation qui s'élève à 195 millions d'euros.
Enfin, l'Agence internationale des musées français, qui se donne pour vocation d'exporter dans le monde l'expérience hexagonale, sera financée par les Emiriens à hauteur de 164 millions. Sans compter les actions