Depuis le temps qu'elle était annoncée, il fallait bien qu'elle arrive : l'intrusion dans le très dispersé capital de Carrefour d'un financier ou d'un concurrent était fatale. Mais personne n'aurait imaginé que l'assaut vienne de Bernard Arnault, pdg de LVMH. Certes, ce n'est pas le groupe de luxe qui vient d'acquérir 9,1 % du numéro deux mondial de la grande distribution, mais le holding familial de l'homme le plus riche de France. Pour l'occasion, Groupe Arnault a fait cause commune avec le fonds américain Colony Capital. Via une société créée pour l'occasion, Blue Capital, ils ont tranquillement raflé sur le marché de quoi devenir en quelques semaines le deuxième actionnaire de Carrefour derrière la famille Halley, détentrice de 13 % du capital.
Piètres résultats. La bonne tenue du titre la semaine dernière, alors même que les places financières flanchaient un peu partout, était intrigante. Le groupe de distribution n'est pas spécialement connu pour «performer» en Bourse, comme le disent les analystes. C'est même justement ses piètres résultats sur le marché (ces deux dernières années le titre a grimpé d'à peine 27 %, quand le CAC s'envolait de 40 %) qui font de lui une proie aussi appétissante. Ses potentialités n'en sont que plus grandes. Son prix que plus attractif. Même si pour leurs premières emplettes au royaume des hypers, Arnault et Colony Capital ont bien dû débourser aux alentours de 3,5 milliards euros. Mais cela reste du domaine du possible pour un homme dont l