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Libération

Bercy met des bâtons dans le projet d'éoliennes d'Areva

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publié le 9 mars 2007 à 6h32

Areva est en passe de voir un concurrent lui chiper (une fois de plus) un fabricant d'éoliennes. Pour Anne Lauvergeon, la patronne du groupe nucléaire français, c'est d'autant plus énervant que c'est son actionnaire, l'Etat, qui lui interdit cette diversification estampillée développement durable. Plutôt troublant, au moment où tous les candidats à l'élection présidentielle n'ont à la bouche qu'«énergies renouvelables» et «lutte contre l'effet de serre». Reprenons.

Escarcelle. En 2003, Areva, détenu à 95 % par l'Etat, jette son dévolu sur un fabricant d'éoliennes danois, Bonus, mis en vente par son propriétaire. A l'époque, l'Agence des participations de l'Etat (APE), qui veille sur le patrimoine de l'Etat, recommande à Francis Mer, alors ministre de l'Economie, de dire non. Motif ? Trop cher. Areva revient à la charge auprès de son successeur, Nicolas Sarkozy. Mais, à l'époque, le patron de l'UMP n'a qu'une priorité : réussir à convaincre Areva de venir soutenir Alstom, alors au bord de la faillite. Tant pis pour Bonus, qui finit par tomber dans l'escarcelle de Siemens.

Le groupe allemand peut d'ailleurs dire merci à Sarkozy : valorisé à l'époque 350 millions d'euros, Bonus vaut aujourd'hui un milliard d'euros. Têtue et convaincue que l'éolien est un bon plan encore abordable, Anne Lauvergeon décide de grignoter le capital d'un autre fabricant, allemand cette fois, REpower.

Actionnaire à hauteur de 29,9 %, Areva décide en janvier 2007 de lancer une OPA amicale sur le reste du