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Libération
Interview

«Dans cinq ans, la bulle verte sera explosive»

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publié le 9 mars 2007 à 6h32

Robert Bell est président du département de sciences économiques du Brooklyn College, à New York. Il vient de publier la Bulle verte (1).

Une entreprise spécialisée dans le nucléaire doit-elle se diversifier dans les énergies alternatives ?

Evidemment. Ne pas le faire, c'est une catastrophe pour Areva, et pour la France. La ruée vers l'or vert va être colossale, à commencer par l'éolien. Il faut dès à présent y investir massivement. L'Espagne (avec Gamesa, 18 % du marché mondial), le Danemark (Vestas Wind Systems, 34 % du marché total) ou l'Allemagne ­ qui, avec REpower, a la seule firme mondiale qui fabrique des éoliennes offshore de plus de 5 mégawatts, qui préfigurent l'avenir ­ l'ont bien compris. Et la France devrait se doter d'une véritable industrie d'énergie verte, comme l'éolien. Même si elle doit aussi faire face, paradoxalement, au lobby du tout nucléaire, la présidente d'Areva l'a compris. Mais on ne peut pas dire la même chose de celui qui préside le ministère des Finances. Dommage, d'autant que d'ici dix à quinze ans, la plupart des projets de nouveaux réacteurs seront à un moment ou à un autre arrêtés sous la pression de l'opinion publique.

Va-t-on assister à une révolution énergétique qui va conduire à des investissements colossaux ?

Plus personne ne pourra ou ne voudra acheter du pétrole bientôt. La fin du pétrole va être brutale. Les firmes pétrolières le savent bien, qui limitent leurs investissements dans des nouvelles prospections ou de nouvelles tech