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Libération

En Hongrie, un village fauché met ses rues en vente

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Malgré les aides de l'UE, la mairie n'a pas les moyens de financer l'école.
publié le 12 mars 2007 à 6h34

Budapest de notre correspondant

Perchée sur la colline, l'église baroque rose framboise veille sur Ivád. A cent kilomètres de Budapest, ce village isolé au nord-est de la Hongrie n'a pas fini de faire parler de lui depuis que la municipalité a eu l'idée, pour éponger son déficit, de privatiser ses huit rues. Voilà une semaine que le site Internet de la mairie (www.ivad.hu) affiche le slogan en hongrois et en anglais : «Offrez-vous l'immortalité, achetez une rue !» Tout citoyen, hongrois ou étranger, peut se porter acquéreur. En échange, la rue portera son nom mais seulement après sa mort, selon la loi hongroise, et pour trois siècles.

Jennifer Aniston. Pour passer à la postérité, il faudra débourser une somme rondelette : 100 000 euros pour la rue la plus courte et 242 000 pour la grande rue, longue de six cents mètres. Autre condition, être une personne célèbre ou méritante. «Si Jennifer Aniston ou Barbara Streisand, que j'aime beaucoup, se portent candidates, elles sont les bienvenues. Mais cela peut être aussi un inconnu, par exemple les parents d'un soldat mort en Irak qui désirent donner son nom à une rue», indique le maire, Gábor Ivády, qui a eu cette idée pour sortir sa ville de l'impasse financière. Avec des dépenses annuelles de 74 millions de forints pour 2007 (297 000 euros) et une subvention publique de 47 millions (189 000 euros), Ivád affiche un lourd déficit. Pas d'entreprise dans ce village qui compte 30 % de chômeurs et autant de retraités, et do