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Libération

Un site en dépôt de bilan

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publié le 12 mars 2007 à 6h34

L'américain Samsonite possédait le site d'Hénin-Beaumont depuis la création de l'usine, en 1984. En 2005, il le cède pour un million d'euros à un repreneur, HB Group, à qui il offre au passage 9 millions d'euros de subventions, d'après Michel Leclerc, directeur les six derniers mois du site rebaptisé Energy Plast. Selon lui, les conditions de reprise fixées par Samsonite étaient draconiennes. Plus de 80 % de l'activité du site reposait sur un contrat avec Samsonite, appelé à prendre fin ce mois-ci : une sous-traitance de valises sous la marque Samsonite, et l'utilisation de moules pour produire des bagages identiques sous un autre nom. Mais une clause contractuelle interdisait la vente de ces valises-là dans les points de vente Samsonite, et les cantonnait aux supermarchés, difficiles à pénétrer.

L'attitude des repreneurs n'aurait rien arrangé. Ils avaient promis de produire des panneaux solaires. Ce qu'ils n'ont jamais fait, se contentant d'une activité de négoce, marginale. Le 29 janvier, cessation de paiement, occupation de l'usine. Le 15 février, liquidation. Le CE soupçonne Samsonite de s'être débarrassé ainsi d'un plan social qui lui aurait coûté entre 15 et 30 millions, et appelle au boycott de la marque. Le 23 janvier, il tente, devant le tribunal de grande instance de Paris, de faire annuler la vente. Décision demain. Le CE soupçonne aussi les dirigeants d'Energy Plast de s'être payés sur la bête, ce qui expliquerait le dépôt de bilan avant la fin du contrat Samsonit