L'annonce est saisissante : plutôt qu'une fusion entre GDF et Suez, Nicolas Sarkozy «préfère un partenariat» entre GDF et Sonatrach, la puissante compagnie algérienne des hydrocarbures, pour «sécuriser» l'approvisionnement de la France et des Européens en gaz. Cette bombe, lancée ce mardi dans le Monde par Patrick Devedjian, un proche du ministre de l'Intérieur, est dans la droite ligne des avances à l'Algérie faites depuis peu par le candidat de l'UMP à la présidentielle. Le 28 février, lors de sa conférence de presse internationale, Nicolas Sarkozy avait en effet proposé à Alger «un accord de coopération dans le nucléaire civil en échange d'un partenariat sur l'exploitation des champs gaziers». Patrick Devedjian a complété cette idée en proposant de créer un «grand groupe gazier euro-africain» qui permettrait de «renforcer les liens entre Paris et Alger [...], de stabiliser l'immigration» et de «mettre le gaz algérien en concurrence avec le gaz russe», qui représente un quart des approvisionnements de la France en gaz.
Opep du gaz. Tous les Occidentaux ont, certes, de bonnes raisons de loucher vers le gaz algérien, même si Jean-François Cirelli, le PDG de GDF, rejetait hier la proposition de Devedjian : le gaz est d'excellente qualité ; les gisements, bien plus importants que ceux de la Libye voisine, permettent de pallier les «défaillances» de la Russie car, note un expert, «si les négociations avec les Algériens sont du