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Libération

Halliburton prend ses quartiers à Dubaï

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En quittant Houston, le géant pétrolier alimente les soupçons de fuite fiscale et pénale.
publié le 14 mars 2007 à 6h37

New York correspondance

Après s'être rempli les poches avec des contrats militaires juteux en Irak, Halliburton chercherait-il à éviter le fisc américain ? L'annonce par le géant pétrolier qu'il allait transférer son siège du site historique à Houston, au Texas, vers Dubaï, dans le golfe Persique, a déclenché une tempête de suspicions à Washington. Au point que les démocrates envisagent de mener de nouvelles auditions au Congrès pour déterminer les réels motifs de cette «annonce bizarre».

Cette décision de Dave Lesar, le PDG du groupe, qui a pris la relève du vice-président Dick Cheney en 2000, est justifiée sur un plan économique : il a expliqué lundi qu'il part s'installer aux Emirats arabes unis pour développer les activités pétrolières en dehors des Etats-Unis (Halliburton est présent dans 70 pays), et en particulier au Moyen-Orient. La région représente 38 % des 13 milliards de dollars de recettes pétrolières de la compagnie en 2006, une part qui ne cesse de croître.

Le groupe, fondé en 1919, est par ailleurs en train de se recentrer sur son activité première, en se séparant de sa filiale militaire, KBR, principal bénéficiaire des contrats du Pentagone pendant la guerre en Irak pour 25 milliards de dollars. Et responsable de son image désastreuse. KBR est accusé d'avoir gaspillé des millions de dollars fédéraux, profitant de contrats sans appel d'offre et mal supervisés. Plusieurs enquêtes sont toujours en cours, pour fraude, corruption, commerce avec l'Iran et empo