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Libération

Le patronyme, critère d'embauche généralisé

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Lors d'une enquête du Bureau international du travail, 80% des employeurs ont favorisé un candidat «blanc».
publié le 15 mars 2007 à 6h38

Mauvais plan au pays des droits de l'homme. «Près de quatre fois sur cinq», un employeur français préfère embaucher un candidat «d'origine hexagonale ancienne» plutôt qu'un autre d'origine maghrébine ou noire africaine, indique une enquête par testing du très sérieux Bureau international du travail (BIT) publiée hier. «Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d'origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11 % des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats», écrit le BIT dans cette enquête réalisée entre fin 2005 et mi-2006 et financée par le ministère de l'Emploi.

La discrimination est souvent de mise avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les candidats testeurs du BIT. Qui livre un petit florilège des discriminations : du bon gros mensonge («le poste est déjà pourvu») à la réponse spéciale embrouille («rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ?... on est vendredi... euh oui donc, rappelez-moi la semaine prochaine pour voir s'il y a du changement»).

L'enquête pointe aussi «une forme assez sournoise» de discrimination consistant à laisser le candidat discriminé en attente («envoyez un CV», «rappelez» ou «on vous rappellera»), alors que le candidat blanc, lui, reçoit une proposition d'entretien. Au final, lorsque les employeurs ont le choix, ils