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Libération

Les Chinois veulent voler de leurs propres ailes

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Pour ne plus dépendre de Boeing et Airbus, Pékin va lancer son gros porteur d'ici à 2020.
publié le 16 mars 2007 à 6h39

Pékin de notre correspondante

A quand des gros porteurs made in China ? Possible en 2020, assure Liu Daxiang, l'un des grands patrons de l'aviation chinoise, par ailleurs député de l'Assemblée nationale populaire. Selon lui, d'ici moins de quinze ans, la Chine saura construire en série des avions de grande capacité et concurrencer ses fournisseurs européens et américains : «A ce moment-là, un de nos grands rêves, qui fera de la Chine un pays puissant, sera réalisé.»

Le marché de l'aviation civile explose avec une envolée du trafic (+ 18 % à l'aéroport de Pékin en 2006), le recrutement de 5 000 pilotes ces dernières années et un besoin estimé à 2 230 appareils d'ici vingt ans. Du coup, les Chinois enragent de voler dans des Boeing et des Airbus, même construits en grande partie chez eux. C'est d'ailleurs sur ces partenariats et les transferts de technologie qui vont avec qu'ils fondent leurs espérances. En 2004, après Boeing, le brésilien Embraer a ouvert une usine en Chine. Et à Tianjin, la chaîne d'assemblage A320, première délocalisation de ce type, fonctionne déjà.

Dès lors, pourquoi ne pas se passer de leurs services ? Avic 1 (China Aviation Industry Corporation), l'avionneur national, travaille déjà sur un appareil domestique d'une centaine de places, l'ARJ 21, construit en partie grâce aux technologies étrangères et susceptible de voler l'an prochain. Des compagnies intérieures chinoises auraient déjà passé commande de 70 exemplaires, certains pays africains